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Qu'est ce que la conservation-restauration et qu'est ce que l'Association canadienne pour la conservation et la restauration des biens culturels (ACCR) ?

Pourquoi la réconciliation avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis est-elle nécessaire dans le domaine de la conservation-restauration ?

Qu'est-ce que le GTR?

Quel est le rôle du GTR ?

Comment le GTR garantira-t-il le respect des droits des peuples autochtones ?

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Qu'est ce que la conservation-restauration et qu'est ce que l'Association canadienne pour la conservation et la restauration des biens culturels (ACCR) ?

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La conservation-restauration (aussi appelée simplement “conservation” et pratiquée par des “restaurateur·rice·s”) est l'ensemble des mesures visant à préserver le patrimoine culturel pour l'avenir. Le but de la conservation est d'étudier, de documenter, de préserver et de restaurer (lorsqu’approprié) les qualités culturellement significatives d'un objet tout en limitant autant que possible le niveau d’intervention. Les restaurateur·rice·s examinent, documentent, préservent, restaurent et reconstruisent principalement les éléments matériels des objets de patrimoine (par exemple, le papier, la peinture, le cuir, le bois, etc.). Cependant, les qualités immatérielles des objets de patrimoine (par exemple, les chansons, les symboles, les histoires, etc. qui y sont liés) sont également importantes, car elles donnent un sens aux éléments matériels. 

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L'ACCR est une organisation sans but lucratif enregistrée au niveau fédéral qui fait la promotion de la préservation responsable des biens culturels qui donnent aux Canadiens un sentiment d'appartenance, d'histoire et d'expression artistique.  L'ACCR offre à ses membres individuels et institutionnels des possibilités de réseautage, de développement professionnel et de diffusion d'informations. En collaboration avec l'Association canadienne des restaurateurs professionnels (ACRP), l’ACCR développe le Code de déontologie et Guide du praticien que les restaurateur·rice·s au Canada sont tenu·e·s de suivre. 

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Pour plus d'information à propos de la conservation et de l'ACCR, nous vous invitons à visiter le site internet de l'ACCR.

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Pourquoi la réconciliation avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis est-elle nécessaire dans le domaine de la conservation-restauration ?

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En 2016, le Gouvernement du Canada s'est engagé à mettre en œuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA) en réponse aux appels à l'action de la Commission de vérité et de réconciliation du Canada (CVR) de 2015. Dans la recommandation 67, la CVR aborde spécifiquement la nécessité pour les musées et les archives canadiens, institutions où travaillent de nombreux restaurateur·rice·s, d'élaborer de nouvelles politiques et pratiques pour se conformer à la DNUDPA. Les institutions à tous les niveaux de gouvernement et dans le secteur à but non lucratif doivent participer à l'important processus de réconciliation avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis; il s'agit là d'une question de droits de l'homme et d'une obligation qui nous incombe en vertu d'une convention internationale (Assemblée générale des Nations Unies, 2016). 

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Les articles 11, 12 et 31 de la DNUDPA affirment les droits des Peuples Autochtones de contrôler leur propre patrimoine culturel, de pratiquer, maintenir et revitaliser leurs traditions culturelles, spirituelles et religieuses, et  d’accéder, protéger et développer les manifestations de leurs cultures, y compris les sites archéologiques et historiques, les artéfacts, les objets cérémoniels et les restes humains ancestraux. Cependant, la version actuelle du Code de déontologie et Guide du praticien de l’ACCR et l’ACRP (révisé pour la dernière fois en 2000) reflète toujours une perspective de conservation qui priorise les aspects matériels des objets en tant que propriété matérielle collectée au détriment des éléments immatériels des objets en tant qu’incarnations de cultures vivantes. Cette approche de la conservation privilégie une conception coloniale de la culture et du patrimoine et limite considérablement la mesure dans laquelle les restaurateur·rice·s sont équipé·e·s pour prendre en compte les perspectives autochtones. Il peut en résulter une documentation incorrecte des biens autochtones, des dommages involontaires aux éléments culturellement significatifs d'un objet et des pratiques de manipulation culturellement irrespectueuses et spirituellement dommageables. En outre, les pratiques de conservation actuelles qui privilégient le matériel par rapport à l'immatériel, ainsi que celles qui visent à maintenir un objet statique dans le temps, créent des obstacles à l'accès des communautés à leurs biens et à leurs restes humains ancestraux, dont beaucoup ont été retirés des communautés sans autorisation ou sous contrainte. Cela peut entraver la capacité des peuples autochtones à pratiquer, maintenir et faire revivre leurs langues, leurs technologies et leurs cérémonies qui sont fortement ancrées dans la culture matérielle. 

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Le rapport du Sondage canadien sur le soin des collections de l’ACCR et l’ACRP (Lambert et al. 2019), effectué auprès de 389 institutions culturelles au Canada, comprenait une section sur les pratiques des centres culturels autochtones et sur la culture matérielle autochtone dans les collections muséales. L'enquête indique que de nombreux restaurateur·rice·s canadien·ne·s ne savent pas comment établir des relations avec les communautés autochtones, comment garantir l'accès des communautés autochtones aux collections, comment prendre soin des objets autochtones avec respect, ou quelles sont leurs responsabilités lorsque des objets sont considérés pour un prêt ou un rapatriement par la communauté. 58 % des institutions non autochtones participantes ont indiqué qu’au moins 1% de leur collection est constituée de matériel provenant des Premières Nations, Inuits et Métis, ce qui représente plus de six millions d'objets dans les 207 institutions non autochtones participantes. Cependant, seulement 47% de ces institutions non autochtones disent collaborer avec les communautés autochtones pour le soin, le traitement et l'utilisation de la culture matérielle autochtone. 62% n'ont aucun plan ou politique pour le rapatriement des biens autochtones et des restes humains ancestraux dans leurs collections.

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Qu'est-ce que le GTR?

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Le Groupe de travail sur la (ré)conciliation (GTR) a été créé par l’ACCR pour répondre à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA) et aux appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation (CVR) en élaborant une position officielle pour les membres de la l’ACCR en ce qui a trait à la conservation du patrimoine matériel autochtone, et en s'assurant que cette position est reflétée dans les documents de l’ACCR, y compris dans Le Code de déontologie et Guide du praticien. Les activités du GTR auront lieu de septembre 2020 à mai 2023.

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Les objectifs du GTR sont les suivants :

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  1. Mieux comprendre les obstacles systémiques dans le domaine de la conservation-restauration au Canada qui nuisent à la prise en compte des points de vue des peuples des Premières nations, inuits et métis ainsi qu'à la participation de personnes autochtones dans la profession (celles qui y sont déjà et celles qui veulent y entrer);

  2. Mobiliser les restaurateur·rice·s canadien·ne·s pour qu’il·elle·s prennent conscience de l’importance des perspectives et de la participation autochtones dans le domaine de la préservation du patrimoine culturel et adaptent leur pratique en conséquence;

  3. Promouvoir la collaboration et de nouvelles relations entre les peuples des Premières nations, inuits et métis et les professionnel·le·s de la conservation-restauration, soutenir les personnes autochtones qui travaillent actuellement dans le domaine et accroître la capacité du domaine de la conservation-restauration à inclure les individus et les perspectives autochtones. 

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Les aspirations du GTR sont de...

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  1. Lutter contre les cadres discriminatoires sur lesquels la pratique moderne de la conservation-restauration est construite en élargissant ses normes professionnelles pour reconnaître, respecter et se référer aux perspectives autochtones en matière de préservation culturelle;

  2. Établir un cadre pragmatique et équitable pour une pratique collaborative de la conservation-restauration de l’héritage culturel autochtone dans les collections publiques et privées, incluant des directives pratiques pour l'accès aux collections et la facilitation des restitutions ainsi qu’une description des rôles et responsabilités des restaurateur·rice·s quant au soin éthique des biens et des restes humains ancestraux autochtones.           

            

La transformation de notre profession exige de repenser fondamentalement le cadre colonial dans lequel la restauration-conservation s'est développée. Pour que la conservation telle qu’elle existe aujourd’hui inclue de manière significative les perspectives autochtones, la profession doit commencer à démanteler ses partis pris discriminatoires et à faire du patrimoine immatériel (vivant) une priorité. La conservation d'un objet pour un prêt, pour la recherche ou pour la mise en valeur dans un musée ou une collection privée ne se fait pas en vase clos et n’est pas sans conséquence. Pour le reconnaître, il faut comprendre le préjudice que les pratiques de conservation actuelles pourraient causer aux peuples autochtones qui ont été dépossédés de leurs biens et reconnaître l'interconnexion des objets culturels avec la terre, la langue, la santé, le bien-être, les modes d'alimentation, les histoires et les autres pratiques culturelles et spirituelles. Ce projet n'est donc que le début d’une transformation de grande envergure. 

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Pour répondre à la nécessité pour le domaine de la conservation-restauration de se conformer à la DNUDPA et à la CVR, la profession doit d'abord engager les Premières nations, les Inuits et les Métis, qui sont les propriétaires et les gardiens légitimes de leur patrimoine culturel, pour connaître leurs points de vue sur la façon dont la conservation renforce les cadres coloniaux et sur les façons de commencer à réparer nos erreurs.

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Quel est le rôle du GTR ?

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Les quatre principales activités du GTR sont les suivantes: la recherche, les ateliers et les discussions, les rencontres, et la mise en oeuvre des résultats.

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L'activité principale du groupe est la recherche avec des centres culturels, des programmes d'éducation communautaire, des artistes contemporains et des artisans autochtones. Les entrevues et les groupes de discussion portent, par exemple, sur la nature du patrimoine culturel (tel que défini par les participants autochtones), les perspectives autochtones et les réactions autochtones aux pratiques de conservation actuelles (telles que la documentation écrite et photographique, l'analyse scientifique, le traitement et la manipulation), les pratiques de préservation autochtones, les obstacles à la participation dans le domaine de la conservation au Canada, l'importance de l'accès aux biens culturels autochtones par leurs communautés d’origine, et les questions relatives à la restitution.

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Les consultations sont ponctuées par trois ateliers : un atelier de lancement le 26 mai 2020 (virtuel), un atelier à mi-parcours en 2022 et un atelier de clôture en 2023, et une série de discussions informelles avec des conférencier·ère·s autochtones invitée·e·s. Ces ateliers et les discussions sont un moyen pour le GTR de discuter avec l'ensemble des membres de l’ACCR de l'importance des perspectives et de la participation autochtones en conservation-restauration et d’aborder la question de la compétence culturelle dans la profession. 

          

      

Une fois le travail de consultation terminé, le GTR élaborera des recommandations qui comprendront probablement une déclaration officielle sur la conservation de l’art, des biens culturels et des restes humains ancestraux autochtones, la mise en œuvre d'une révision officielle du Code de déontologie et Guide du praticien de l’ACCR ainsi que la création d'une "boîte à outils" (constituée de différents documents) pour aider les membres de l’ACCR à améliorer la conservation des biens autochtones. Cette dernière pourrait inclure un guide pour faciliter l'accès des personnes et communautés autochtones aux collections et un document portant sur la restitution décrivant (entre autres) les rôles et les responsabilités d'un·e restaurateur·rice.

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Nous espérons qu'un Comité de liaison autochtone permanent résultant du GTR sera formé au sein de l’ACCR à la fin du mandat du groupe de travail. 

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Comment le GTR garantira-t-il le respect des droits des peuples autochtones ?

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Le GTR s'engage à respecter les principes PCAP® (établis par le Centre de gouvernance de l'information des Premières nations) en matière de recherche collaborative avec les peuples autochtones, le Code d'éthique en matière de recherche de la Commission Royale sur les peuples autochtones ainsi que l'Énoncé de politique des trois conseils : Éthique de la recherche avec des êtres humains incluant le Chapitre 9, Recherche impliquant les Premières Nations, les Inuits ou les Métis du Canada. En outre, toutes les activités respecteront les processus d'éthique en recherche des gouvernements et des communautés autochtones, et n’iront de l’avant que lorsque le GTR recevra le consentement libre, préalable et éclairé des participant·e·s. Les communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis seront impliquées à chaque étape de ce projet, de sa conception à son évaluation en passant par sa mise en œuvre. 

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Le GTR cherche à mettre en place un processus de consultation collaboratif dont tous les participant·e·s tireront profit. Les activités de partage des compétences et de renforcement des capacités tout au long du projet contribueront à garantir que les participant·e·s acquièrent des connaissances et des expériences au contact les un·e·s des autres. Toutes les dépenses encourues au cours du travail seront payées et les participant·e·s seront invité·e·s à donner leur avis sur la manière dont le projet peut leur être plus profitable. Le succès du projet se manifestera dans les relations nouées au cours des travaux du groupe de travail, que l’ACCR compte entretenir au-delà du mandat du GTR. En ce sens, l'un des objectifs du groupe de travail est que les diverses communautés autochtones qui auront participé au projet poursuivent leur engagement dans la communauté de la conservation du patrimoine culturel à long terme, et ce faisant contribuent au remodelage de la communauté de la conservation.

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